Un bibelot mignon mal en point et une série TV étrange.
Ce petit chat appartenait à mon arrière-grand-mère, mémé Michel. Elle s’appelait Rose. C’est un beau prénom, Rose. Mais, avec mon frère, nous l’appelions mémé Michel parce qu’elle habitait avec l’un de ses grands fils, Michel. Le nom que nous lui donnions ne rend pas honneur à sa douceur. Elle a toutefois échappé au pire de notre imagination enfantine. Nous appelions notre autre arrière-grand-mère « mémé à la canne » pour des raisons évidentes bien que peu charitables (1).
Ce petit chat était posé sur son téléviseur cathodique, accompagné d’autres minous mignons et joueurs. Enfin, je crois. C’est terrible de tout oublier en une vingtaine d’années à peine. Comme mes souvenirs, ce petit chat est mal en point. Il a perdu une patte, un bout d’oreille et sa queue dans on-ne-sait-quelle-bataille (2). Sa copine la coccinelle est elle aussi branlante.
À la mort de mémé Michel, j’ai demandé à avoir l’un de ses petits objets. « N’importe lequel », j’ai dit. Et j’ai hérité de ce bibelot peu fringant. Pourtant je l’aime. Il faisait partie de cet appartement fait de bric et de broc, de ces mises en scène d’objets disposés sur des napperons brodés par ses soins.
Pour autant, le petit chat de mémé Michel (qui d’ailleurs n’aimait pas les chats) ne trône nulle part chez moi. Je le cache dans une boîte de mon bureau. Emballé dans un bout de tissu à fleurs. Je l’en sors parfois. Le regarde sous tous les angles. Déplore ses blessures multiples. Me laisse attendrir par ses bizarres yeux bleus. Et je le rerange. Comme si, dans le fond, il n’était pas de mon (bon) goût. Toujours une histoire de transfuge de classe (3).
Et vous, aimez-vous les chats ?
À bientôt et prenez soin de vos mémés,
Marie
(1) Elle s’appelait Louise et elle me terrorisait. Encore plus au mois de décembre quand elle faisait dégorger un troupeau d’escargots ramassés dans la nature en vue du repas du 1er janvier. Dégoût éternel pour les escargots.
(2) Avec un plumeau et de l’arthrose, j’imagine.
(3) Relisez tout Annie Ernaux. Elle parle du concept bien mieux que moi.
Je me suis laissée happer par la mini-série Le Monde n'existe pas. L'histoire d'un journaliste (le formidable Niels Schneider) qui retourne dans sa ville natale, Guerches-sur-Isoire, pour mener l’enquête sur la mort de Lola Montès, une adolescente retrouvée assassinée. Le principal suspect ? Axel Challe qu'il a bien connu. Sur place, l'ambiance est étrange, décalée, pleine de détails absurdes. Niels Schneider y croise des fantômes et une réalité qui vacille.
Avec un pitch approchant, j'avais aussi beaucoup aimé Sharp Objects : une journaliste (Amy Adams) envoyée dans sa ville natale rurale de Wind Gap pour rassembler des informations sur l'histoire de deux filles disparues.
Le Monde n’existe pas, une mini-série de 4 épisodes disponible sur Arte TV.
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