Un stylo qui écrit tout seul et une série TV comme un petit bonbon
Un jour, je me suis retrouvée à participer à une table ronde dans le cadre d’un salon du livre (1). Je ne sais plus quel était le sujet de la table ronde mais quelqu’un, dans le public, a posé une question sur la manière dont on écrivait nos textes : sur du papier ou sur un clavier ? Une première autrice a pris la parole pour évoquer sa relation quasi sensuelle au papier. Soutenant même que la SEULE manière d’écrire un bon texte, c’était de le faire sur du papier.
Mon tour est arrivé, j’ai expliqué que, la plupart du temps, j’écrivais sur mon ordinateur (la sueur froide rien que de penser au temps que pourrait prendre la retranscription d’un roman manuscrit). Et que, parfois, quand j’étais assaillie par une idée extraordinaire, de celles qu’on ne veut pas laisser filer (2), et que je n’avais rien d’autre à portée de main, j’écrivais sur mon téléphone. J’ai laissé les regards jugeants de l’autrice papivore couler sur moi, fière d’avoir sorti l’écriture de son carcan romantique (3).
La vérité, c’est que j’aime moi aussi le papier (4). Pourquoi d’ailleurs ne pourrait-on pas aimer le papier et les claviers ? J’ai un carnet, toujours sur moi, j’y écris tout et rien, des bouts de phrases que j’ai entendues, des listes de livres à lire, des pensées fugaces… L’écriture sur papier arrive pour moi en amont d’un projet. C’est un moment fragile, il faut savoir cueillir les idées quand elles pointent leur nez. Or, plus important que le papier, c’est le stylo qui permet cela. Le stylo est comme un prolongement de la main, il glisse sur le papier, il écrit au rythme où les mots viennent en tête. Il écrirait presque tout seul.
Après des années d’errance et d’achats ratés, j’ai trouvé mon stylo préféré : le 849 de Caran d’Ache.
Le 849 est un stylo bille incroyablement confortable. Créé en 1969, le 849 est l’un des stylos emblématiques de Caran d’Ache. Sa silhouette hexagonale et son corps en aluminium en font un très bel objet au design épuré. La marque suisse en profite d’ailleurs pour l’habiller de mille couleurs (faisant pour cela notamment appel à Paul Smith). J’ai préféré pour ma part le choisir en noir mat. Je me suis dit qu’il irait avec toutes mes tenues (5).
Et vous, avez-vous un stylo préféré ? Et quel objet a marqué votre semaine ?
À bientôt et prenez soin de vos petits papiers,
Marie
(1) Vous organisez une manifestation littéraire ? Invitez-moi ! Si mon emploi du temps me le permet, je viendrai avec plaisir !
(2) Mais qui, le lendemain, ont bien souvent l’air totalement insipides.
(3) Vous savez, l’auteur ou l’autrice vivant d'amour et d'eau fraîche dans sa chambre de bonne et noircissant des feuilles et des feuilles de sa plume torturée.
(4) Et après avoir écouté Nancy Huston au micro de Richard Gaitet pour Bookmakers, j’ai encore plus envie d’essayer d’écrire plus sur papier. Je vous recopie un extrait de ce qu’elle dit dans l’épisode 3 : « Je me méfie de ma propre rapidité de dactylo. L’ordinateur vous donne une fausse impression que c’est déjà bon. Parce que ça a déjà un air propre, ça peut être centré sur la page, vous avez de jolis caractères, etc. La page est plus ardue, plus chaotique : vous avez des ratures, des flèches. Vous avez tout le travail mental de votre conscient et de votre inconscient qui est visible. C’est plus sale. Et c’est important de rester près du sale. »
(5) J’assume.
Internet en a déjà beaucoup parlé mais au cas où vous ne l'ayez pas vue : courrez visionner Samuel, une série d’animation en 21 épisodes de quelques minutes chacun, écrite, réalisée et interprétée par Émilie Tronche. On y suit la vie de Samuel, un garçon de 10 ans, du CM2 à la 6ème. Il est amoureux de la Grande Julie, trouve que Dimitri se la pète, est copain avec Corentin qui n'a peur de rien, met un râteau à Bérénice. C'est très beau, c'est très juste, c'est très drôle.
Si, après avoir parlé stylos, vous voulez rester dans le rayon papeterie, regardez sans tarder l'épisode 6 où Bérénice nous parle de ses feuilles Diddle.
Samuel, une série d'animation de 21 épisodes disponible sur Arte TV ou sur Instagram.
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