Le miroir de poche

Un accessoire que je n'utilise pas et un podcast qui parle de la fête du SLOP.

La Vie des choses
2 min ⋅ 08/11/2024

Depuis la rentrée, je suis, tel le lapin blanc d’Alice au pays des merveilles, toujours en retard (à défaut d’avoir le poil brillant). Après avoir respecté le vendredi férié (et à notre époque ça relèverait presque de l’acte militant) de la semaine dernière au détriment du respect de la fréquence d’envoi de cette newsletter, me revoilà dans vos boîtes mail pour parler d’un objet qui est toujours dans mon sac mais que je n’utilise jamais : le miroir de poche.

Le mien est un élégant modèle Coucou Suzette, la petite marque aux accessoires kitsch et colorés. Une petite main qui s’ouvre pour laisser place à un petit miroir. Tellement petit qu’on ne peut s’y voir que par morceau. Un œil qui laisse couler son mascara tellement il a ri, une bouche qui laisse son rouge filer à force de discuter en buvant des tasses de café, un cheveu rebelle qui ne veut vraiment pas être attaché. Comme dans un tableau de Picasso, la misogynie en moins (1).

Il n’est pas anodin (et promis, je l’ai fait totalement inconsciemment) de faire mention à Alice lorsque l’on parle de miroir. Lewis Carroll a écrit De l’autre côté du miroir en 1871 pour faire suite à Alice au pays des merveilles. Le miroir y est une porte d’entrée vers un monde merveilleux. Dans son Orphée, Jean Cocteau fait lui aussi des miroirs des portes mais cette fois-ci vers l’au-delà. Heurtebise dit à Orphée :

« Je vous livre le secret des secrets. Les miroirs sont les portes par lesquelles la mort vient et va. Du reste, regardez-vous toute votre vie dans un miroir, et vous verrez la mort travailler, comme des abeilles dans une ruche de verre. »

De là à dire que c’est la peur de la mort qui fait que je n’aime pas me regarder dans un miroir, ce serait aller un peu loin. Ne serait-ce pas plutôt le miroir qui dit la vérité, celui de Blanche-Neige, que je laisse au fond de mon sac ? Enfin, tant que je ne le brise pas, tout va bien.

Et vous, avez-vous un miroir de poche ou préférez-vous vérifier votre rouge à lèvres sur les rétroviseurs des voitures garées dans la rue ?

À bientôt et prenez soin de vos superstitions,

Marie


(1) À ce sujet, écoutez l’éclairant épisode du podcast Vénus s’épilait-elle la chatte ? : Picasso, séparer l’homme de l’artiste.


Quelque chose à écouter ou à regarder

Il ne se passe pas une semaine sans que quelqu’un me demande si je ne suis pas trop impactée professionnellement par l’IA. Je réponds que non, que je suis bien meilleure que l’IA. Plus pour me rassurer que par réelle conviction.

Je viens toutefois d’écouter un très bon épisode de podcast qui parle du sujet. Avec, comme brillante guest star l’autrice Pauline Harmange, qui me donne d’excellentes raisons de ne pas me lancer dans l’éreintant exercice du NaNoWriMo. Je ne vous en dis pas plus, écoutez cet épisode de l’émission Internet Exploreuses.


« L’IA va-t-elle nous noyer dans le SLOP ? », Internet Exploreuses, saison 2 épisode 2. À retrouver sur toutes les plateformes d’écoute. Je préfère le format podcast mais l’épisode est également disponible sur Youtube.

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La Vie des choses

Par Marie Signoret